Concert-Lecture : Charles Koechlin

Samedi 16 septembre 2017 à 20h45 à l’Eglise de Frépillon

Journées Européennes du Patrimoine en Vallée de Chauvry

Concert – Lecture : Charles Koechlin, compositeur des bords de l’Oise

avec
Le Chœur du patrimoine de la Vallée de Chauvry
Jean-Marie POUPELIN et Boris FRENKEL (hautbois)
Emmanuelle GAL, Anne-Laure HIVER, Aslam SAFLA (chant)
Cécile CASTAING-D’HERMY et Ayano KAMEI (piano)

oeuvres de
Koechlin, Poulenc, Fauré, Massenet, Duparc…

entrée et participation libres

Charles KOECHLIN – ou la Passion de la Liberté – 150ème anniversaire

“L’esprit de mon oeuvre – et celui de toute ma vie – est surtout un esprit de liberté.” C’est ainsi que, dans son Autobiographie (Koechlin par lui-même), Charles Koechlin définit ce qui l’anime comme artiste mais aussi comme homme, tant il est vrai que les deux sont indissociables chez lui.
Cet attachement profond à la liberté tient à plusieurs raisons fondamentales, autant morales qu’artistiques, au premier rang desquelles figure le besoin de sincérité et d’honnêteté, vis-à- vis d’autrui et vis-à-vis de soi-même : “Être soi”. Tel est ce qui caractérise l’attitude de Koechlin dans sa vie, dans ses oeuvres comme dans ses écrits. “Tu sais combien peu je me préoccupe de la mode, et que si mon langage évolue avec les années, c’est parce que je le sens ainsi. (…) Je pense n’appartenir à aucun groupe, et j’écris toujours ce qu’il me plaît, sans souci de ressembler ou ne pas ressembler à tel ou tel” écrit-il à Max d’Ollone en 1920. Cela ne signifie pas pour autant que Koechlin n’est pas attentif à ceux qui l’entourent, bien au contraire. Même s’il vit à l’écart des milieux culturels parisiens, il s’intéresse à l’évolution de la vie musicale de son temps. Il en est même un observateur recherché et estimé. Mais cela ne l’empêche en rien de suivre sa voie, indépendamment de tout courant, de toute chapelle, composant sans se soucier de plaire ou de déplaire…
Charles Koechlin est né à Paris, il y a tout juste 150 ans. Issu d’une grande famille bourgeoise d’origine alsacienne, il fait des études à Polytechnique avant d’entrer au Conservatoire dans les classes de Massenet, Bourgault-Ducoudray, Gédalge et surtout Fauré. Son oeuvre, dont une bonne part est encore inédite, est riche de plus de 225 numéros illustrant tous les genres sauf l’Opéra. Aux côtés des grandes pages symphoniques (Les Bandar-Log op. 176 , le dernier des six volets consacrés au Livre de la jungle, Seven Stars Symphony op. 132 en écho à son intérêt pour le cinéma naissant, La Cité nouvelle op. 170 dédiée à H.G. Wells et inspirée par ses convictions sociales et progressistes…) et de deux ballets (La Forêt païenne et La divine Vesprée) figurent un répertoire de musique de chambre foisonnant où l’on retrouve toutes les combinaisons et familles instrumentales, mais aussi le piano (des Sonatines, Les Heures persanes d’après Pierre Loti, Paysages et marines…) et une centaine de mélodies. En 1909, il participe à la fondation de la Société Musicale Indépendante en compagnie de Ravel et de Florent Schmitt. Son métier et sa science sont immenses. Fauré lui confie l’orchestration de Pelléas et Mélisande, Debussy celle de Khamma. Ne pouvant dispenser son savoir par les voies académiques (les portes du Conservatoire lui resteront fermées comme professeur, en raison de son non-conformisme), les jeunes musiciens viennent recevoir son enseignement : Poulenc, Désormière, Tailleferre, Sauguet… Ses articles (pour La Revue Musicale mais pas seulement…), ses études (sur le contrepoint, l’harmonie, l’orchestration…) ou ses essais (sur Fauré, Debussy…) font toujours autorité. Son langage essentiellement modal n’hésite pas à recourir à d’autres techniques (polytonalité, atonalité…) dès lors que l’inspiration l’exige… Bref, sa musique “apporte un bienfait souverain, celui que donnent les sages dans leur contemplation de la vie des hommes transcendée par la connaissance, illuminée par le rêve, magnifiée par l’Art.” (Henri Sauguet) DH